LOST
IN SPACE
Régulièrement installée en tête de gondoles
des supermarchés, avec son groupe Til'Tuesday ou avec la BO du
film Magnolia, la blonde Aimee Mann, déploie un incroyable talent
pour préserver son intimité. Son CV s'enorgueillit pourtant du
nom d'Elvis Costello qui aime à chanter quelques-unes des ritournelles
sophistiquées composées par celle que les professionnels compare
volontiers aux Beatles réunis. Pour son quatrième album solo,
Lost In Space, Aimee Mann continue à éreinter le thème de la dépendance
et de l'incommunicabilité. Toujours pertinentes, ces 11 nouvelles
chansons, écrites lors de la tournée "Acoustic Vaudeville" partagée
avec son mari, Michael Penn, ne dépareillent pas la discographie
sophistiquée de la spécialiste folk-rock. Les fidèles Michael
Penn, Jon Brion (repéré dans l'entourage de Fiona Apple) et Jason
Falkner ont participé à la confection de ce bijou ciselé pour
son propre compte sur le label SuperEgo. Défaut qui manque cruellement
à la talentueuse Aimee Mann, scandaleusement ignorée.
Sabrina Silamo (source : http://www.amazon.fr)
La route que se taille depuis quelque temps Aimee
Mann me réjouit. Non pas que j’y sois pour quelque chose, mais
je me souviens avoir défendu dans ces mêmes pages, et dans une
indifférence générale, I Am With Stupid, son album sorti en 1995.
Il est vrai que l’époque, post-Nirvanesque, était au rock, disons
plus velu. Il est vrai aussi – sinon surtout - que les compositions
de la Bostonienne n’ont rien de révolutionnaire, rien d’ébouriffant,
pour rester dans la métaphore capillopoilue. Une écoute un peu
distraite à toutes les chances, ou plutôt tous les risques, de
vous faire passer à côté de son travail. Heureusement, depuis
le succès de Magnolia, le film, et de la B.O. composée par l’intéressée,
la longiligne chanteuse a pu élargir son audience jusqu’alors
confidentielle. Mais, elle mérite encore mieux et ce Lost In Space
pourrait bien l’y aider. Certes, les titres de ce disque ne dépareraient
pas sur Bachelor N°2, le précédent opus, dont elle avait d’ailleurs
dû racheter les bandes puis monter son propre label pour le sortir
! On reste en terres pop-folk-rock douces-amères, un peu tristounette
mais ne tombant jamais dans le pathos. Les arrangements, souvent
qualifiés à juste titre de Beatlesiens, sont toujours aussi subtils
: violons, guitares acoustiques et, ici, sons électroniques “de
l’espace” sont mariés pour le meilleur. Rien de bien neuf donc,
mais pourtant le miracle opère une fois encore. Aimée Mann, qui
n’est pas à proprement parler “une grande voix”, a un sens de
la mélodie hors du commun et ses titres se dévoilent un peu plus
à chaque écoute. Enfin, les textes fouillés et joliment présentés
dans un livret de 40 pages illustré par Seth, forment cette fois
un tout et dépeignent en 11 tableaux un large éventail des sentiments
liés aux dépendances et aux solitudes. Ce disque sans glamour
et sans esbroufe, a de la classe et de la grâce. Hautement recommandable
donc.
Olivier Van Caemerbeke - novembre 2002
(source : http://www.presto.presse.fr/chroniques.m.html)
Depuis quelques semaines, ce quatrième album solo
de l'ex Til Tuesday (groupe qui marqua les années 80 de plusieurs
de ses hits) ne cesse de tourner sur nos platines tant les chansons
sont de toute beauté. Elle connut à nouveau le succès en participant
à la BOF de Magnolia.
Aimée Mann est à la fois auteur, compositeur, interprète, elle
écrit des textes pas toujours amusants basés sur la psychologie
humaine, sujet au combien difficile à traiter qu'elle aborde dans
la tradition des grands songwriters américains. Il faut reconnaître
que le producteur et son guitariste depuis 10 ans : Michael Lockwood
a su parfaitement enrober les compositions avec de temps en temps
quelques bruits étranges et des nappes de violons.
Pour situer musicalement Aimée Mann, nous pourrions dire qu'elle
est entre Suzanne Vega, Karen Carpenter (pour certaines intonations),
Chrissie Hynde (dans ses moments calmes), c'est à dire dans une
musique pop rock aux accents folk. Les onze chansons se suivent
parfaitement dans une limpidité rare avec quelques titres encore
un peu plus forts : Today's the day, Humpty dumpty, Lost in space…
Un superbe album, mélodiquement au point, où Aimée Mann rayonne
de tout son charme sonore, souhaitons lui de rencontrer le grand
succès.
(source : http://www.zicline.com/an4/semaine47/aimee.htm)
Aimee Mann est la plus douée
des chanteuses de sa génération. Elle a la quarantaine et un don
évident pour composer des mélodies suaves et des textes d’une
tristesse à fendre les pierres. Elle conjugue désarroi personnel
et richesse musicale de la pop. Lost in space est son dernier
CD produit en dehors des grosses compagnies car la dame tient
fort à son indépendance. Et ce CD a des effets secondaires car
vous pouvez l’écouter, le réécouter sans vous lasser. Il s’insinue
dans votre existence.
Aimee Mann a commencé en chantant dans le groupe Til’ Tuesday,
qui eut son éphémère heure de gloire au début des années 80. Par
la suite, elle tenta une carrière solo qui aboutit au milieu des
années 90 à une sorte d’impasse. En effet, la volonté d’indépendance
dans le milieu du disque aux Etats-Unis est aussi mal vue qu’un
sosie de Saddam Hussein à la Maison-Blanche. Quand Paul Thomas
Anderson, le réalisateur de Boogie Nights, décide de mettre ses
chansons au cœur de son nouveau film Magnolia, il nous fait redécouvrir
une œuvre sensible, quasiment passée à la clandestinité. Paul
Thomas Anderson est un homme de goût puisqu’il aime Aimee Mann
et que sa copine est Fiona Apple. Grace à une scène dans le film
où tous les personnages chantent une de ses chansons, la carrière
d’Aimee Mann redémarre et on sort en France son album Bachelor
n°2, sorti aux Etats-Unis depuis deux ans.
Aimee Mann est venue en France l’année dernière pour un concert
au Café de La Danse à Paris. D’une voix timide, elle a dit au
public qu’elle découvrait la France pour la première fois. Ceci
expliquant cela, il ne faut pas chercher bien loin pour trouver
où Aimee Mann puise son inspiration. La musique est douce et sans
cesse renouvelée mais les textes parlent de gens paumés et au
fond du gouffre.
Il est à noter que cet album permet à la chanteuse de renouveler
son équipe. Jason Falkner, notamment, intervient à la basse et
densifie l’accompagnement musical. Aimee Mann a composé un album,
non une collection disparate de chansons destinées à devenir des
singles. Il faut l’écouter d’une traite, se laisser porter pendant
onze titres et 43 minutes. Je ne peux vous recommander aucun titre
car aucun ne m’indiffère. Il faut cependant noter que It’s not
conclut magnifiquement l’album sur une note désespérée. Que le
désespoir est doux quand il est accompagné par une voix de velours
!
Philippe Sendek - Jo Web'Zine - Septembre
2002
(source : http://www.jowebzine.com)
A l'instar de son voisin de Los Angeles Frank
Black, la blonde bostonienne Aimée Mann continue à publier une
fois l'an des albums qui se vendent peu. Depuis le début des années
80, lorsqu'elle décrocha brièvement son seul succès dans les charts
à la tête de 'Til Tuesday, la compositrice s'est spécialisée dans
le folk-rock languide habillé de paroles commentant avec élégance
les difficultés inhérentes à toute relation humaine. Quatre ans
plus tôt, Aimee Mann a réussi une manière de «come-back» quand
sa bande-son pour le film "Magnolia" s'est vue nominée pour un
oscar, mais elle demeure généralement en marge des goûts du grand
public, et il est permis de douter que ce nouveau disque y change
quoi que ce soit : ses textes demeurent aussi sophistiqués et
pertinents qu'à l'accoutumée (en particulier "Guys Like Me") et
sa musique s'inscrit toujours dans un registre pop orfévré et
baroque à la Abbey Road, mais on ne trouvera pas grand-chose ici,
qu'il s'agisse de la musique ou des thèmes abordés, que Mann n'ait
pas déjà exprimé sur ses précédents enregistrements.
Nick Kent - Libération - 6 septembre 2002
(source : http://www.aimee-mann.com)
Aimee Mann, Mannpower
Ne vous fiez pas aux apparences. Sous la retenue, la douceur,
se dissimule une femme en colère, en lutte pour son indépendance.
Le succès de la bande originale de "Magnolia" il y a trois ans
l'avait sortie d'un anonymat à la limite du scandaleux. Depuis,
Aimee Mann roule sous les louanges à chaque nouvel album et "Lost
in Space", le petit dernier, ne devrait pas faillir à la tâche.
Certes, rien de bien changé, dans le fond comme dans la forme.
Textes acides et mélodies travaillées au cordeau, véritable "marque
de fabrique" de la dame, sont plus que jamais de la partie. Mais
qui oserait sérieusement s'en plaindre? "Lost in Space" marque
toutefois une nouvelle étape pour la Californienne d'adoption.
Lassée - doux euphémisme - d'avoir à se plier aux caprices d'une
major américaine à son égard, la dame ne veut désormais laisser
à personne d'autre qu'elle le soin de contrôler son destin. Et
sa musique. Bref, désormais, tout label qui souhaiterait s'attacher
ses services devra accepter de se voir livrer des albums clés
en main! Ses démêlés avec Universal, avec qui elle est toujours
en procès à propos d'une compilation sortie aux USA sans son aval
(audience prévue en décembre), lui restent malgré tout en travers
de la gorge: "Cette arrogance à aller contre les volontés d'un
artiste ne peut plus qu'être combattue. Les artistes méritent
d'avoir le contrôle de leur carrière. C'est notre nom qui est
inscrit sur les albums, notre réputation qui est en jeu. Et cette
réputation, c'est tout ce que nous avons pour nous. L'argent n'entre
pas en compte. Je n'ai rien à gagner financièrement dans cette
affaire, à la différence de ces gens-là. La seule chose que j'y
ai à défendre, c'est, une fois de plus, ma réputation, et ils
se sont amusés à la flinguer! Ca me met hors de moi, pas seulement
pour mon cas personnel mais aussi au nom de tous ceux à qui c'est
déjà arrivé avant moi et ceux qui pourraient connaître les mêmes
déboires demain..." Aimee, nouvelle pasionaria de la défense des
droits artistiques? Elle se dédouane, prétextant "ne pas être
assez intelligente" pour endosser l'habit de meneuse. On n'en
croit pas un mot, mais bon. "Mais quiconque souhaiterait prendre
les rênes d'une action à grande échelle en ce sens peut d'office
compter sur mon soutien." Activiste dans l'âme, vindicative plus
qu'à son tour: le ton pourrait surprendre pour qui, sur la foi
de ses trois albums sortis sous son nom depuis la fin de 'Til
Tuesday (le groupe qui l'avait révélée à la fin des années 80),
se serait forgé - à tort - d'Aimee l'image d'une "fille toute
simple", un(e) songwriter un peu transparent(e), délicatesse et
douceur en bandouillère. Elle l'admet volontiers, il n'est pas
toujours facile de saisir toutes les subtilités de son univers,
de faire sien son art du double sens et de la lecture "entre les
lignes". D'où parfois certains malentendus auxquels elle ne reste
pas insensible: "Disons que je m'efforce de faire avec. Tout dépend
en fait de la nature de la "mésentente". Quelqu'un m'a dit l'autre
jour avoir trouvé cet album optimiste, alors que c'est bien sûr
tout le contraire. Là, ça m'a pas mal énervée. Mais si, demain,
quelqu'un déclarait que j'ai dû être junkie à un moment de ma
vie vu la fréquence à laquelle j'utiliste le mot drogue dans mes
chansons, je comprendrais, même si c'est faux et que ce mot est
juste une métaphore que j'emploie pour évoquer les obsessions
de toute sorte. Bref, il y a des raccourcis dans je peux m'accomoder
et d'autres beaucoup moins." Ce petit jeu des incompréhensions,
Aimee se plaît aussi à l'entretenir, presque par nature. Cherche-t-elle
à garder son jardin secret, trop consciente aussi que conserver
un peu de mystère ne peut qu'attiser d'autant la curiosité à son
égard? Pas exactement. A l'instar du leitmotiv de feu "X-Files",
la vérité est ailleurs... Personnage bien plus tourmenté qu'il
pourrait y sembler de prime abord, on devine dans ses réticences
à se dévoiler comme une crainte de paraître soudain fastidieuse,
d'"effrayer" son interlocuteur à s'épancher ainsi sur des sentiments
dépressifs qui l'ont si longtemps accompagnée. Au final, Aimee
pourrait être taxée de froideur là où tout ou presque chez elle
- ses mots, ses gestes, ses regards - n'est que prudence, la réflexion
étant sans cesse prioritaire sur l'instinct. Une retenue où l'humour
n'est pas absent, notamment lorsqu'on s'interroge sur cette distance
par rapport à l'Amérique que l'on avait cru percevoir dans ses
textes: "J'ai déjà pensé plusieurs fois quitté le pays. J'ai d'ailleurs
passé quelque temps à Londres et j'adorerais m'y installer s'il
n'y avait pas ce satané temps qui aurait vite fait de me rendre
dingue. Savoir qu'il va faire beau neuf fois sur dix quand tu
débarques à L.A., ça aide à supporter bien des choses... Et c'est
quelqu'un qui a vécu quinze ans à Boston qui te parle, à se battre
tous les hivers avec la neige pour sortir sa voiture..." S'accomoder
des choses, en tirer le meilleur parti qui soit... On n'en sort
pas.
Xavier Bonnet - Rolling Stones - Octobre 2002
(source : http://www.aimee-mann.com)
Brièvement exposée aux feux d'une notoriété toute
relative le temps de la sortie de "Magnolia", Aimee Mann n'a toujours
pas pu convertir cette gloire fugace en reconnaissance durable,
ni aux Etats-Unis et encore moins en France. Le grand tord de
cette grande dame de la pop américaine est sans doute de n'avoir
rien d'aute à offrir de plus que ses chansons. Comment s'étonner
de son insuccès alors qu'elle persiste, au mépris des règles les
plus élémentaires du show-biz, à ne changer que les accords de
ses mélodies complexes et biscornues quand ses concurrentes tentent
de séduire en modifiant leurs tenues et autres coupes de cheveux?
"Lost in Space" ne changera sans doute rien à l'affaire. Trop
adulte, trop subtile pour plaire aux masses, Mann y poursuit ses
études musicales sur les aléas de la vie de couple et les embarras
du quotidien, perfectionnant son écriture, entre déceptions et
regrets. Moins immédiatement séduisant que ses oeuvres précédentes,
ce quatrième album contient pourtant suffisamment de titres majeurs
pour confirmer que Mann est bien une conteuse de la trempe d'un
Partridge ou d'un Costello, un de ces auteurs pour lesquels le
format pop n'est qu'un carcan conventionnel destiné à être subverti.
Une fois de plus, l'adjectif "sous-estimée" semble avoir été inventé
pour elle.
Matthieu Grunfeld - Magic - Octobre 2002
(source : http://www.aimee-mann.com)
BACHELOR
N°2
Il ne faudrait pas réduire Aimée Mann à l'une
des participantes du générique de Sex And The City, pas plus qu'à
la réalisatrice de la bande originale de l'excellent Magnolia
dont on retrouve ici trois morceaux. Troisième opus d'une grande
dame qui mit un certain temps avant de rencontrer le succès (les
précédents Whatever et I'm With Stupid, bien qu'honorables, sont
passés à la trappe), ce disque a le charme des meilleures chansons
d'Elvis Costello. D'une écriture aux déliés sophistiqués, Bachelor
N° 2 affirme son classicisme folk avec aisance, élegamment et
sans calcul. "Calling It Quits" et "The Fall Of The World's Own
Optimist" sont là pour le prouver si besoin était. À découvrir.
Hervé Comte
(source : http://www.amazon.fr)
Depuis Magnolia, l’ex-chanteuse de Til’ Tuesday
cartonne (enfin !) aux USA. Ce nouvel album, enregistré à peu
près à la même époque, continue dans la même veine pop-rock mélodique.
Les arrangements sont riches et habiles, la musique est claire,
vive et tranchante et les orchestrations tissent une toile où
s’entremêlent sans effort guitares et claviers. Consistance et
adéquation pourraient d’ailleurs mieux définir l’album tant les
éléments de Bachelor (y compris des lyrics où la vocaliste n’hésite
pas à s’auto analyser) se conjuguent pour former un tout mélancolique
et en même temps assez irrésistible. C’est la première fois que
Ms Mann a le complet contrôle sur un album et c’est assurément
du beau travail.
Compact Pop
(source : http://www.amazon.fr)
J’aurais pu la comparer à Joni Mitchell ou à Rickie
Lee Jones mais ce serait trop facile. Il n’y a pas de comparaison
flatteuse lorsque l’on se situe plus haut que les plus belles
étoiles. Car Aimee Mann avec ce Bachelor n°2 se situe déjà
au dessus d’un niveau céleste.
Ce disque est un bonheur pur, un moment d’intense émotion doux
et tendre. Ce qui est frappant dans notre période de " prouesses
vocales " souvent-voir toujours- mal venu, c’est qu’on ne
l’entend pas chanter on la sent. Elle ne pousse pas de vocalise
à l’abomination comme certaines de ses camarades, non elle garde
tout dans un timbre franchement suave et féminin.
On remercie le ciel et le film de Paul Thomas Anderson :
Magnolia, pour lequel Aimee Mann composa la B.O, de nous avoir
fait connaître cette voix et ces sonorités intemporelles.
C’est grâce à ce succès que sa maison de disque vient de publier
en France : Bachelor N°2, un album depuis longtemps
culte aux Etats-Unis, opus qui est dans la continuité de la B.O.
D’ailleurs vous retrouverez certains titres phares comme Save
me ou Deathly accompagnés de petits Satellite
ou autres chansons comme The fall of the world’s own optimist
composé par le grand Elvis, j’ai nommé le Costello.
Et l’on s’amuse à voir pleuvoir du ciel des fleurs de louanges
en écoutant cet opus parfait, ce serait des fleurs de magnolia
à coup sur.
Rare et cher est l’effluve de leurs senteurs suaves dans notre
monde de brut. A la recherche d’un moment d’apaisement , vous
trouverez là un havre de paix sur 15 pétales, essaimant dans la
pop, le folk et le rock.
La beauté de l’ensemble est fortement conseillée aux personnes
qui cultivent un certain sens de la musique. Sans rupture, tout
est à garder et rien n’est à jeter. John Brion le producteur a
su faire croître l’ensemble dans un environnement hétéroclite
fait d’instruments de tout genre qui se mêlent allégrement et
avec charme.
Tout vient de l’artiste, de son cœur et de sa personnalité. Si
j’osais Aimee pourrait devenir aimer et aimee c’est plus fort
que tout.
Pour conclure je voudrais rajouter qu’il n’y a qu’un pas entre
le Dodo qui orne la pochette et Aimee Mann : des espèces
en voie de disparition.
(source : http://beaulezard.free.fr/pderensy/aimeemann.htm)
Si elle avait été moins opiniâtre, Aimee Mann
aurait pu connaître le triste
sort du dodo, ce disgracieux volatile qui orne la pochette de
son disque et fût consciencieusement exterminé de ses iles d'adoption
(Réunion et Maurice) par les premiers colons européens. "Bachelor..."
date en effet de 1999 et fut à l'époque retoqué par le philantrope
David Geffen pour "absence de potentiel commercial". La suite
est une méga-gifle à la figure des majors : Aimee Mann racheta
les bandes, sortit le disque sur son propre label (Superego records,
on rigole) et connut un succès retentissant et inattendu avec
la B.O. du film "Magnolia" (dont trois titres figurent sur celui-ci).
Du coup, "Bachelor..." bénéficie enfin d'une distribution normale
en Europe (grâce à Sony, autre philantrope). Et là, il faut se
pincer pour croir ce qu'on entend. Car cet album est une merveille.
Là où le précédent ("I'm with stupid", qui avait aussi fait son
petit effet) partait un peu en vrille au fil des écoutes pour
causes de chansons parfois inégales, celui-ci s'affirme comme
une mine de gemmes pop qui rappelle inévitablement le meilleur
Costello (lequel cosigne d'ailleurs "The fall of the world's one
optimist", adorable kinkserie fondante comme un coucher de soleil
sur Waterloo) ou un Ron Sexsmith qui aurait surmonté ses problèmes
de puberté. L'évolution se ressent également dans la production,
l'option "tout guitares" un soupçon indigeste laissant la place
à de subtils arrangements de cordes ou à de fascinantes parties
de claviers (mention spéciale à Patrick Warren, magicien du chamberlin).
Et même si Aimee Mann ne sera jamais une grande chanteuse, son
interprétation met parfaitement en valeur la grande finesse de
son écriture : tantôt elle effleure et caresse ("Just like anyone"
ou "You do, superbes ballades létales), tantôt elle creuse et
draine ("Deathly" et son thème répétitif jusqu'à l'obsessionnel),
voire elle chevauche un patient échafaudage sonore qu'on qualifierait
de spectorien si le terme n'avait pas été autant galvaudé ("Calling
it quits, une claque dont il est difficile de se remettre). Situé
quelque part entre l'exubérance californienne pour l'habillage
et la rigueur bostonienne pour l'armature, "Bachelor..." produit
sur moi le même effet que la pluie de grenouilles à la fin de
"Magnolia" : si la surprise est d'abord totale, la jubilation
n'en est ensuite que plus
profonde. Aux dernières nouvelles, David Geffen aurait avalé sa
téquila sunrise de travers. Très très violemment recommandé.
Jc
(source : http://www.popnews.com/popnews/aimeemann)
Aimee Mann que l’on a récemment découvert (malgré
ses débuts en 1995) avec la bande originale du film Magnolia,
nous revient avec un nouvel album tout aussi envoûtant que le
précédent.
Qu’est-ce qui fait que les deux derniers disques de cette artiste
nous bouleverse autant et passent en boucle sur nos platines ?
Le chant d’Aimee ne se caractérise pas par sa technicité mais
par son honnêteté, qui lui permet de toucher directement au cœur
et à l’âme ce qui est la caractéristique des grands chanteurs.
Les arrangements de John Brion sont, comme sur la BOF de Magnolia,
à la limite du sublime et flirtent régulièrement vers les Beatles.
Absolument pas tape à l’œil, ils ne servent qu’à accompagner le
chant et de développement de la chanson. Le guitariste Michael
Lockwood, à nouveau du voyage, assure un incroyable travail d’accompagnement
et de mise en valeur du chant. Sa finesse nous enchante entre
autres sur "How Am I Different ?" et surtout sur le sobre
et bouleversant de "It Takes All Kind". Quelques paroles lucides
nous transpercent par leur froide clarté : "When You Fuck
It Up Later / Do I Get My Money Back ?", "The sex you're
trading up for / what you hope is love / is just another thing
that / he'll be careless of". On voudrait d’ailleurs citer en
entier "Deathly" : "Maintenant que je t’ai rencontré
/ Est-ce que ça te dérangerait qu’on / ne se revoit plus jamais
/ parce que je ne peux pas me permettre / de t’accompagner / Personne
n’a autant d’ego à gaspiller / Car je suis juste un problème /
que tu dois résoudre / et voir dissoudre / dans la chaleur de
tes charmes".
Parmi les grandes réussites de l’album : "Calling It Quits"
tout en cuivres triomphants et en guitare rêveuse, délicate combinaison
ou "It Takes All Kind", love-ballad très old style avec une rythmique
soul, des cœurs à tomber par terre et une silde guitare délicate.
Comme la bande originale de Magnolia, ce disque ne paye pas de
mise et ne se livre pas forcément à la première écoute. Il contient
pourtant lui aussi quelques joyaux qui ne déparierons pas votre
discothèque. On retrouvera avec plaisir certains morceaux de Magnolia
comme le triste et mélodieux "Deathly", le délicat piano et la
superbe slide de "Driving Sideways", ou le final "You Do".
"How Am I Different ?" : ne te pose pas la question,
Aimee, tu es incontestablement au dessus du lot…
(source : http://joelemerou.free.fr)
MAGNOLIA
Réalisé par Paul Thomas Anderson, Magnolia est
la première collaboration entre le metteur en scène et Aimee Mann,
qui signe l'essentiel des chansons présentes ici. Presque un nouvel
album, en fait, ce qui confère à cette B.O. un attrait original.
Deux superbes chansons de Supertramp (un groupe qui, du jour au
lendemain, après plus de dix ans d'une carrière éblouissante,
a été rayé par la critique bien-pensante des cartes de l'histoire
du rock, mais la vengeance n'est jamais loin !) accompagnent la
pop délicate de la dame, femme de Michael Penn, auteur de la musique
de Hard 8 et Boogie Nights, du même cinéaste. Depuis son départ
de Til Tuesday (dans les années 80), Mann parcoure les scènes
engagées, comme récemment celle du Lilith Fair, et développe une
musique intimiste et mélodiquement fascinante. À découvrir.
Compact Pop & folk
(source : http://www.amazon.fr)
Coup de coeur pour Aimee Mann
Il y a des noms que l'on ne retient pas, des noms d'artistes bourrés
de talent que le plus grand nombre rechigne irrévocablement à
connaître et reconnaître. La faute à pas de chance ou réelle nonchalance
de l'artiste ? Difficile de répondre dans le cas d'Aimee Mann...
Aimee Mann fait pour la
première fois parler d'elle en 1985, date de sortie du premier
album du groupe post new wave dont elle fait partie à l'époque,
'Til Tuesday. Entre 1985 et 1996, le groupe sort quatre albums
et tous ne remportent qu'un mitigé succès d'estime. En 1993, la
chanteuse blonde décide de se lancer dans une carrière solo et
sort son premier album, Whatever. Encore un succès d'estime.
En 1995, elle réussit enfin à faire connaître son nom du grand
public américain grâce à son titre That's just what you are,
qui figure sur la BO de la série américaine Melrose Place (qu'importent
les moyens, pourvu qu'on y arrive…). Le single est un succès immédiat.
S'ensuit son deuxième album solo, I'm with stupid. Encore
un succès d'estime.
Ce n'est qu'en 1999 que
la carrière de Mann réussit enfin à décoller et ceci grâce à l'écriture
de la BO, non pas de Melrose Place, mais de Magnolia, chef-d'œuvre
d'originalité et de recherche artistique du réalisateur Paul Thomas
Anderson (Boogie Nights). Magnolia dresse le portrait
de 9 anti-héros, dont une Julianne Moore (Hannibal) parfaite
et un Tom Cruise méconnaissable, aux antipodes des rôles dont
on l'affuble généralement. Tout au long du film, Aimee Mann est
omniprésente et sa musique joue un rôle à part entière. En voyant
Magnolia, comment ne pas fatalement tomber sous le charme
de sa bande originale ? L'année suivante, son très troublant et
non moins envoûtant Save me (chanson du générique d'intro
de Magnolia) est même nominé aux Academy Awards, face à quelques
unes des icônes de la spiritualité actuelles, Britney Spears et
Christina Aguilera. Bien sûr, ne rêvons pas, Mann n'a pas remporté
le titre. Oui, mais c'est ainsi que l'on a pu (enfin !) faire
sa connaissance. Une question s'impose donc d'elle-même : pourquoi
Aimee Mann n'a-t-elle pas eu aussitôt le succès qu'elle méritait
? Deux raisons expliquent cela.
Tout d'abord, Aimee Mann
n'a jamais eu de chance avec ses maisons de disque : la première
a fait faillite à l'aube de la sortie de son premier album et
les clauses du contrat de la seconde étaient si déplorables qu'en
1995, elle a passé plus de temps avec son avocat qu'avec ses musiciens.
Après de multiples batailles juridiques, Mann a enfin réussi à
obtenir gain de cause et se libérer de ses esclavagistes (il lui
a quand-même fallu racheter les droits de toutes ses anciennes
chansons !). On comprend pourquoi, peu de temps après, elle a
créé sa propre maison de production, Superego Records.
La seconde raison a trait
à la personnalité de l'artiste. Comme l'a dit un journaliste du
Time (13 décembre 1999, Volume 154, Numéro 24), Aimee Mann a tout
de l'enfant qu'auraient pu avoir ensemble Kurt Cobain et Emily
Dickinson : elle a hérité des textes pertinents, cyniques et introspectifs
et, surtout, de la profonde aversion pour la célébrité et l'argent
de ses parents spirituels. En d'autres termes, heureusement qu'Anderson
était là pour nous la faire connaître parce que ce n'est pas elle
qui aurait fait le déplacement !
Jamy - Mardi 15 mai 2001
(source : http://www.cosmosonic.com)
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