DEAD CAN DANCE
Duo de musique vocale
et instrumentale inclassable australo-britannique, 1981-1998.
Lisa Gerrard (chanteuse et multi-instrumentiste), née le 12-04-1961
à Melbourne, Australie.
Brendan Perry (chanteur et multi-instrumentiste), né le 30-06-1959
à Londres, Angleterre.
Ce duo d’origine
australienne, formé à Melbourne en 1981, a créé une musique statique
et solennelle, aux relents mystiques, qui ne doit rien au rock.
Réalisée à l’aide d’instruments classiques ou de divers folklores,
de la Turquie à la Chine, superposés à des variations sur des
chants grégoriens, la musique de Dead Can Dance, où flotte la
belle voix de Lisa Gerrard, est à la fois sereine et captivante.
Après avoir été
élevé à l’est de Londres et avoir passé son adolescence en Nouvelle-Zélande,
où il a été le bassiste d’un groupe punk inspiré par les Stooges
et MC5, l’Australien Brendan Perry met à profit ses connaissances
en musiques africaines acquises au cours d’études d’anthropologie.
Il s’intéresse aussi au monde des troubadours du Moyen Age.
En
1979, arrivé avec son groupe à Melbourne (Australie), il rencontre
Lisa Gerrard qui, issue d’un milieu cultivé proche de l’avant-garde
artistique, chante depuis l’enfance des mélodies qu’elle invente
elle-même et où elle projette des aspirations spirituelles diffuses.
Elle grandit dans un quartier de Melbourne où vit une communauté
gréco-turque, ce qui ne manque pas de modeler les inflexions du
langage inventé dans lequel elle choisira de chanter. Les deux
associés choisissent le nom de Dead Can Dance d’après un masque
aborigène rituel. Ils décident de s’installer à Londres en 1982.
Au bout de deux ans,
ils ne parviennent à réaliser qu’une cassette autoproduite (The
Fatal Impact), enregistrée avec trois musiciens londoniens. Ils
vivent alors en dessous du seuil de pauvreté dans un appartement
de l’Ile aux Chiens. En 1984, le label 4AD manifeste son intérêt
en leur proposant immédiatement d’enregistrer un album et de partir
en tournée avec Cocteau Twins.
Le premier album
du groupe, Dead Can Dance (1984), est encore marqué par l’usage
d’instruments électriques et acoustiques habituels dans le rock.
Dans celui de 1985, Spleen And Ideal, Dead Can Dance commence
à introduire des instruments classiques, comme des violoncelles
et des trombones, et s’oriente peu à peu vers des climats de musique
européenne médiévale ou de la Renaissance, empruntant aussi aux
folklores celtique et du Moyen-Orient. Les deux voix masculine
et féminine chantent ou psalmodient, environnées d’ambiances musicales
toujours intrigantes.
Le
groupe attire à ses concerts un public gothique fasciné par ces
climats morbides et leur présentation sur scène, Lisa Gerrard
se produisant en grande robe blanche de prêtresse devant un pupitre
dans une lumière tamisée. Avec les albums Serpent’s Egg (1988)
puis Aion (1990), Dead Can Dance recrée une forme de musique médiévale,
recourant aux chants grégoriens et à des instruments anciens comme
le luth et la cornemuse. Lisa Gerrard, qui vit et travaille dans
l’isolement, loin de mari et enfant, dans une cabane perchée dans
les montagnes d’Australie, prétend tirer son chant et ses musiques
d’une communion intime avec les éléments. Son collaborateur Brendan
Perry vit, quant à lui, en Irlande en pleine nature, dans une
église désaffectée. Ils se retrouvent pour élaborer avec rigueur
et précision l’une des oeuvres les plus belles et singulières
de la musique populaire contemporaine.
Après Into The Labyrinth
(1993) et un disque de chansons nouvelles enregistré sur scène,
Toward The Within (1994), Lisa Gerrard a enregistré un album solo,
The Mirror Pool (1995), associée à son mari, un créateur de logiciels,
et à l’arrangeur John Bonnar, un Gallois ancien élève d’Olivier
Messiaen, qui a retranscrit ses idées musicales pour le Victorian
Philharmonic Orchestra de Melbourne. Elle s’est produite en 1995
seule sur scène avec un choeur de six voix, un ensemble de percussions,
un bouzouki et un dulcimer chinois. Dead Can Dance a publié en
1996 Spiritchaser, un album marqué par des rythmes issus du Brésil
et d’Afrique occidentale.
Le
duo a annoncé sa séparation en 1998, Lisa Gerrard se produisant
désormais seule, accompagnée du percussionniste Pieter Bourke,
avec qui elle a publié la même année Duality. De son côté, Brendan
Perry a publié fin 1999, un album solo Eye Of The Hunter.
(source:
Le Dictionnaire du Rock - Collection Bouquins
© Editions Robert Laffont, 2000)
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